L’accès aux soins spécialisés en toxicomanie est une question de santé urgente nécessitant une mobilisation ainsi qu’une collaboration entre les communautés autochtones, le réseau de la santé et les organismes communautaires. L’exclusion sociale et la détérioration de l’identité culturelle causée par les pratiques d’assimilation dont ont été victimes les Autochtones entraînent des inégalités importantes par rapport au reste de la population. Les conséquences liées à la consommation d’alcool et de drogue sont nombreuses. On observe notamment des taux plus élevés de maladies chroniques et de décès chez les Autochtones.
En Gaspésie, lors d’une rencontre à Listuguj avec l’équipe du Service de médecine des toxicomanies (SMT) du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), des personnes ont signalé qu’il était accablant de ne pas avoir accès à des services spécialisés en toxicomanie et respectueux de leur culture moyennant peu de frais de déplacement. Des organismes autochtones et le SMT ont alors créé un programme de téléconsultation en toxicomanie basé sur les besoins et les valeurs autochtones.
Aujourd’hui, le SMT et 18 partenaires répartis dans 5 des 11 nations autochtones au Québec ont du personnel et des locaux avec la technologie nécessaire pour offrir des téléconsultations. Réduisant les enjeux de finances, de distance et d’accessibilité, cette collaboration permet aux communautés autochtones d’obtenir plus facilement des services et des suivis en toxicomanie, comme toutes autres populations, dans le respect de leurs valeurs.
Le transfert de connaissances bidirectionnel est essentiel à la continuité des soins à distance. C’est pourquoi notre équipe pratique la formation réciproque avec ses partenaires.
Projet soumis par :
Dre Stéphanie Mari-Anka Marsan, médecin et cheffe médicale du service de médecine des toxicomanies
Autres contributeurs :
Patricia Lalonde, agente de planification, programmation et recherche (APPR)
Barbara Kotsoros, infirmière clinicienne
Mélanie Ricard, agente administrative (AA2)
Sofiane Chougar, infirmier chef par intérim
Johanna Sincère, infirmière clinicienne