13 août 2024
Les cryptos, cryptomonnaies et cryptoactifs font les manchettes économiques depuis des années et continuent de soulever de nombreuses questions. Certains investisseurs ont gagné — ou perdu — beaucoup d’argent en raison des fluctuations de valeurs vertigineuses de ces actifs numériques. Que ce soit pour mieux comprendre le phénomène ou pour guider vos choix d’investissement, voici un survol du fonctionnement, des mécanismes particuliers et des risques à surveiller.
L’utilisation des cryptomonnaies et des cryptoactifs varie autant que les différentes réalités économiques. Dans les pays où l’accès aux services bancaires est limité, les cryptomonnaies offrent une autre façon d’effectuer des transactions. Elles permettent à des populations de conserver de l’argent à l’abri d’un régime oppressif ou des conflits politiques. Enfin, dans les pays industrialisés, certains investisseurs les achètent avec l’intention de les revendre à profit.
Une cryptomonnaie est un actif qui existe uniquement sous forme numérique et qui ne relève pas d’une banque centrale ni d’un gouvernement, mais plutôt d’un réseau décentralisé. Elle s’échange surtout sur une plateforme de négociation — l’équivalent d’une bourse d’échange— et est détenue dans un portefeuille numérique qui peut être contrôlé par vous ou par la plateforme de négociation. Les cryptomonnaies s’envoient directement d’une personne à une autre sans avoir recours à un intermédiaire comme une institution financière.
Différentes expressions sont utilisées pour désigner les innovations technologiques qui forment l’écosystème des cryptomonnaies. Voici certains des termes les plus courants :
Bitcoin
Le bitcoin est la première cryptomonnaie à avoir été lancée, en 2009, et elle demeure la plus populaire à ce jour. Il se démarque par sa quantité maximale programmée — il ne pourrait jamais y avoir plus de 21 millions de bitcoins en circulation — de façon à créer une rareté face à l’évolution de la demande. Puisqu’un seul bitcoin vaut des dizaines de milliers de dollars, il est important de préciser que cette cryptomonnaie est divisible jusqu’au huitième chiffre après la virgule et que sa plus petite unité est appelée le satoshi ou sat (0,00 000 001 bitcoin).
Chaîne de blocs (blockchain)
Cette technologie utilise un vaste réseau d’ordinateurs participants afin de maintenir un registre numérique décentralisé et public où sont enregistrées les transactions de cryptomonnaies.
Cryptoactif
Terme qui regroupe l’ensemble des actifs numériques utilisant la technologie de chaîne de blocs, comme les cryptomonnaies et les autres types de jetons numériques qui peuvent représenter une multitude d’actifs réels ou intangibles comme une œuvre d’art, un droit de vote ou une fraction d’un investissement (semblable à une action).
Cryptomonnaie
Cryptoactif s’apparentant à une monnaie et pouvant être utilisé comme moyen d’échange pour l’achat de biens et de services, sans être émis ou encadré par une banque centrale ou par un gouvernement.
Ethereum
Lancée en 2015, l’Ethereum est la seconde cryptomonnaie en importance. Il permet le développement d’applications grâce à son langage de programmation avancé. Son unité s’appelle l’Ether et la quantité actuellement en circulation est d’environ 120 millions. Elle se divise en des millions de sous-unités (jusqu’à 18 zéros après la virgule) afin d’accommoder des petites transactions. Sa plus petite unité s’appelle le Wei.
Jeton numérique (token)
Autre nom pour désigner un cryptoactif.
Jeton non fongible (non-fungible token ou NFT)
Cryptoactif servant à représenter un droit de propriété sur un objet unique. Des œuvres d’art numérique et des objets de collection virtuels ont recours à cette technologie
Minage (mining)
Processus de validation et d’enregistrement des transactions sur une chaîne de blocs effectué par un puissant réseau d’ordinateurs. Lorsqu’il est terminé, une prime de minage est attribuée par l’émission de nouveaux cryptoactifs ou par les frais de transactions. Le minage est nécessaire pour maintenir l’intégrité du registre des transactions sans avoir recours à une autorité centrale. C’est le moyen qui est utilisé par bitcoin.
Immobilisation (staking)
Poursuivant le même objectif que le minage, l’immobilisation consiste à mettre en garantie des jetons pour participer à la validation et à l’enregistrement des transactions. Il s’agit d’un processus essentiel pour garantir le fonctionnement d’un réseau décentralisé. C’est le moyen qui est utilisé par Ethereum.
Plateforme de négociation de cryptoactifs (PNC ou crypto exchange)
Plateforme en ligne qui permet aux investisseurs d’acheter et de vendre des cryptoactifs (échange). Il existe des plateformes centralisées (réglementées) dont certaines sont autorisées à faire affaire au Canada.
Portefeuille de cryptomonnaie (crypto wallet)
Logiciel servant à recevoir, à détenir et à envoyer des cryptomonnaies. Certains portefeuilles numériques se présentent sous forme physique (par exemple : clé USB), d’autres fonctionnent sur des ordinateurs ou appareils mobiles et certains sont disponibles sur les plateformes de négociation de cryptoactifs.
N’importe qui peut créer une cryptomonnaie, aucune permission n’est requise pour le faire.
Le créateur décide du fonctionnement et des caractéristiques de la cryptomonnaie comme le nom, la quantité initiale et celle créée à chaque bloc en guise de récompense.
La cryptomonnaie peut s’envoyer directement entre deux portefeuilles. Cependant, de nos jours, la majorité des cryptomonnaies s’échange par l’intermédiaire des plateformes centralisées. Un compte utilisateur doit être créé avec ses informations personnelles. Un virement d’argent devra être effectué pour acheter des cryptoactifs. La plateforme proposera différents cryptoactifs à des prix qui varient constamment.
La cryptomonnaie peut servir à réaliser des transactions de la même manière que l’argent. Cependant, beaucoup l’utilisent comme investissement en espérant la revendre à un prix plus élevé qu’au moment de l’achat.
Depuis 2021 au Canada, des fonds négociés en bourse (FNB) sont disponibles sur les plateformes de courtage en ligne. Ils permettent de s’exposer aux réseaux Bitcoin et Ethereum sans devoir négocier et conserver les cryptoactifs soi-même et ainsi sans avoir les connaissances requises pour bien contrôler son portefeuille de cryptomonnaie.
Nous vous invitons à lire la section « Comment fonctionnent les cryptoactifs? » sur le site de L’Autorité des marchés financiers du Québec.
Contrairement aux devises qui fluctuent selon l’économie des pays ou des actions qui suivent les résultats financiers des entreprises, la valeur d’une cryptomonnaie dépend essentiellement de l’offre et de la demande. Il est donc complexe d’analyser la valeur et la demande potentielles des cryptoactifs. Par exemple, Bitcoin ou Ethereum, qui représentent environ 60 % du marché total, peuvent être davantage analysés qu’un cryptoactif créé tout récemment.
Une cryptomonnaie peut gagner ou perdre énormément de valeur sans raison apparente et en très peu de temps. Alors que les grandes bourses mondiales possèdent divers systèmes « coupe-circuits » visant à freiner les chutes soudaines et à prévenir les mouvements de panique, ce n’est pas le cas des plateformes de négociation de cryptoactifs (PNC).
La nature fortement spéculative de la cryptomonnaie pourrait permettre à des gens de s’enrichir en influençant sa valeur par différents moyens. Par exemple, la diffusion de fausses informations, une couverture médiatique importante ou le témoignage d’une personnalité connue peuvent gonfler artificiellement la demande pendant une courte période.
Les portefeuilles numériques sont relativement complexes à utiliser. La sécurité des plateformes d’échange hébergeant ces données n’est pas garantie. En étant victime d’un incident de cybersécurité, un investisseur ou une investisseuse pourrait perdre la totalité de ses avoirs numériques.
D’ailleurs, en cas de faillite d’une entreprise émettrice ou d’une plateforme d’échange, les cryptoactifs ne sont PAS protégés par la Société d’assurance-dépôts du Canada.
De nombreux stratagèmes employés par les fraudeurs et les fraudeuses exploitent la complexité et la méconnaissance de la cryptomonnaie.
En voici quelques exemples :
Faux site d’investissement
Une fausse plateforme de négociation vous invite à y transférer votre cryptomonnaie, souvent en annonçant un rendement alléchant.
Lancement d’une nouvelle cryptomonnaie
Une personne annonce la création d’une cryptomonnaie révolutionnaire et vous offre l’occasion d’en faire l’achat avant tout le monde.
Pour en apprendre davantage sur les arnaques liées aux cryptoactifs, consultez l’article Comment repérer et éviter les fraudes à la cryptomonnaie.
Informez-vous auprès de sources fiables, comme les sites Web de l’Autorité des marchés financiers du Québec, de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario ou de l’organisme équivalent dans votre province. Évitez de faire des choix d’investissement uniquement basés sur des publicités en ligne ou offerts par des personnalités connues.
Faites vos transactions sur des plateformes autorisées à faire affaire au Canada.
Vérifiez que la plateforme de négociation de cryptoactifs est inscrite auprès des autorités canadiennes en valeurs mobilières (voir ci-haut) à titre de courtier. Vous pouvez aussi considérer l’utilisation d’un fonds négocié en bourse qui peut comprendre certains cryptoactifs sans devoir vous les procurer et les gérer vous-mêmes. Ceci n’élimine pas tous les risques liés aux cryptoactifs, mais les plateformes inscrites et les gestionnaires de fonds sont soumis à un minimum d’exigences et de vérifications.
Soyez à l’affût des tentatives de fraude.
De façon générale, méfiez-vous des situations où il y a urgence d’agir pour profiter d’une offre, où l’on vous promet un rendement anormalement élevé ou où d’autres indices d’une fraude à l’investissement sont présents.
Déclarez les gains faits avec les cryptoactifs.
Discutez de vos projets d’investissement avec votre comptable pour éviter les mauvaises surprises au moment de produire vos déclarations de revenus.
